samedi 24 novembre 2012

Combe aux Prêtres - Francheville (21)

Présents :
Initiateurs : Thomas BINSSE (Tom), Matthieu BOSSU (Mamat), Béatrice BOULANGER (Béa).
Initiés : Laurianne MURO (Loa), Jonathan NABICA (Jo).


Compte-rendu :
"Tout commence par « il était une fois… Deux amies qui ne s’étaient pas vues depuis fort longtemps… L’une habitait dans une contrée éloignée, nommée Lyon. L’autre dans une citée fortifiée, appelée Dijon… La première s’appelait Laurianne, la seconde Béatrice. Elles étaient amies depuis une époque bien lointaine…
Béatrice, voulant offrir une incroyable aventure à son amie, lui proposa de venir passer un week-end à Dijon pour faire une sortie spéléologique. D’abord réticente à cette nouvelle épopée extraordinaire, Béatrice finit par convaincre Laurianne du bien fondé de ce voyage. Et c’est ainsi que le voyage vers un monde parallèle débuta…

Arrivés avec leurs fidèles destriers le vendredi soir, damoiselle Loa et messire Jonathan furent conviés à un délicieux festin. Une agréable soirée de retrouvailles se dessina à l’horizon. Les quatre amis discutaillaient de leur prochaine aventure sous terrienne. La veillée s’acheva après moult parties de cartes et autres jeux de société, à une heure avancée de la nuit. Le lendemain, le chant du coq devait nous réveiller à 08 h 00.
Lorsque la volaille chanta, Sire Thomas était prêt. Damoiselle Loa et messire Jo ne savaient pas encore ce qui les attendait réellement au bout de ce voyage. Pressés de prendre des forces avec un copieux petit déjeuner, nos deux tourtereaux étaient impatients de s’élancer dans cette inoubliable aventure.
A 10 h 00, montés dans nos calèches respectives, nous arrivâmes à Asnières-lès-Dijon, où nous dûmes récupérer le fidèle comparse de Sire Thomas, j’ai nommé, Sire Mamat… En chemin, nous croisâmes le Sieur Robert, grand aventurier, découvreur et explorateur des mondes souterrains, qui souhaita bonne chance à nos amis. Sire Mamat était prêt, et nous attendait, comme toujours. Une fois les présentations et les courbettes faites à Milady, nous reprîmes la route avec nos calèches. Le chemin fut parcouru aussi rapidement que nos montures avançaient. Enfin, au détour d’un virage dans la forêt, nous débouchâmes sur le parking de la Combe aux Prêtres. Nous étions prêts. Nos amis allaient vivre un incroyable voyage dans un univers différent. Il était l’heure de nous préparer et d’enfiler nos combinaisons.

Une fois que tous les protagonistes de l’histoire furent parés, Messires Thomas et Mamat commencèrent à expliquer à Dame Loa et Sire Jo le fonctionnement du matériel spéléologique ainsi que quelques règles de sécurité. (cf. photos ci-après).
Comprendre le mécanisme du descendeur, en suivant le dessin inscrit sur le matériel ne fut pas aisé du premier coup. La spéléologie est tout un art…
Dame Loa & Sire Mamat.

Enfin, lorsque Messire Thomas sentit que nos amis furent prêts pour cette aventure, il enjamba la barrière et commença à équiper. Heureusement que nous étions de bonne heure sur place car nous voyons arriver une troupe de troubadours venus de la capitale pour la même chose que nous… Et ils sont fort nombreux… !
Reprenons donc notre histoire…
Messire Thomas est descendu. Suit ensuite notre ami Jo, puis moi, ensuite Loa et enfin Mamat, qui ferme notre équipe d’explorateurs. L’aventure a commencé. Je me situe sur les barreaux, Jonathan prêt de la petite lucarne avant le second puits. Loa descend. Je fais la réflexion à Jo que dans cinq minutes nous entendrons : « ha mais je ne passe pas là… ». Bingo ! A peine cinq minutes plus tard, notre Damoiselle faire entendre que c’est trop étroit et qu’elle ne passera pas…
L’attendant sur les barreaux, je lui explique comment passer (légèrement sur le côté) et je surveille ce qu’elle fait. De l’autre côté, j’entends Sire Thomas qui me charge de veiller sur ce que fait Messire Jo. Nous progressons à deux, Dame Loa sur mes talons, je passe la petite lucarne et je rejoins Messire Jo. Il attend sagement que Sire Tom lui donne le feu vert pour descendre. Nous avons décidé, pour aller plus vite autant à la descente qu’à la remontée, d’installer deux cordes et de descendre deux, deux, un. Enfin, le signal tant attendu est donné. Je regarde Messire Jo mettre son descendeur, faire une clé complète et enlever ses longes. Il peut rejoindre Monseigneur Thomas. Tout est prêt pour s’élancer à pleine vitesse dans cette incroyable aventure.

Messire Mamat nous a rattrapées, Dame Loa et moi. Je descends dès que j’entends le « libre » lancé par Sire Jo, et c’est Messire Mamat qui jette un œil sur ce que fait notre Damoiselle. Enfin, nos deux premiers chevaliers descendus, c’est à notre tour à toutes les deux de nous élancer. Je décroche la déviation installée par Messire Thomas pour que Dame Loa ne galère pas, et je la remets pour le suivant. Je continue la progression avec ma copine, un peu en dessous d’elle, je contre-assure sa descente. Dame Loa y va tranquillement, profitant de ces instants ou elle découvre quels trésors referme la terre. Le puits est superbe. Elle est surprise de ce qu’elle voit. (Une chauve-souris entre autre… ) Quelques minutes plus tard, nous avons rejoint nos chers et tendres. Premières impressions : c’est chouette, surprenant… Impressionnant… !

Nous entendons Sire Mamat qui demande à a ce que nous nous écartions du bas du puits pour qu’il puisse « atterrir » sans problème… Une vraie fusée arrive un instant après.
Tous les cinq au bas du puits, nous laissons le kit inutile et nous élançons vers la rivière. Après avoir dévalé les blocs, en faisant attention à ne pas trop nous salir (après tout, nous sommes des princesses…) nous atteignons la rivière. Là, nous faisons notre première pause photo avant de reprendre notre chemin, direction le laminoir, ou la chatière… Sire Mamat, notre chevalier servant, passe en tête pour pouvoir prendre des photos de chaque aventurier dans le passage étroit. Oui, à ce moment là, il faut se mettre à quatre pattes (pour les plus petits) avant de finir malgré tout couché, pour ramper. Avant de m’élancer à la suite de l’Eclaireur, je remonte mes manches afin de ne mouiller que ma peau et pas mes vêtements. Tant pis pour les bleus sur les coudes. J’avais tu ce passage à nos amis, de crainte qu’ils refusent de venir vivre cette aventure…
Mais non… ! Ils ont trouvé ça plutôt marrant (on peut juger leurs mines réjouies sur les photos…) Ou alors, ils m’ont bien maudite, mais sans rien dire…
Enfin, après ce passage « difficile », nous arrivons dans les grandes galeries. La véritable balade commence, entrecoupée de pause photos et pauses savoir et découverte… Oui, Messeigneurs des cavernes, Thomas & Mamat expliquent avec passion et patience la formation des gours, des stalagmites, des stalagtites, des marmites suspendues… Une nouvelle fois, je reste agréablement surprise de les voir, expliquer et ré-expliquer la magie de ces lieux, ce travail de découverte fait par tant d’autres avant eux, cette fierté de montrer les trésors de la terre…
L’aventure au pays des milles et une splendeurs se poursuit, dans une bonne humeur qui nous est devenue coutumière désormais.
Nous atteignons la salle de la cascade, ou nous demandons à nos preux chevaliers de bien avoir l’amabilité de nous offrir un café. Et oui, damoiselles jusqu’au centre de la terre, nous tenons à faire une petite pause détente. Malheureusement, nous nous refroidissons vite. Une fois le café bu, nous descendons jusqu’à la cascade ou nous faisons une très jolie photo de nos deux explorateurs-initiés.


Une fois le but de notre sortie atteint, nous décidons de faire demi-tour tranquillement. Ce voyage au cœur de la terre se serra bien passé. Nos deux amis auront découverts un monde vivant incroyable et surtout… inimaginable !!!
Ils auront découverts que la spéléo est un sport plutôt physique. Ils auront découverts des muscles de leur corps qu’ils ne connaissaient pas. Ils auront découverts des choses merveilleuses auxquelles ils n’auraient jamais pensé…


Ils ressortent de la Combe aux Prêtres sastisfaits de cette journée passée sous terre, mais aussi de ce qu’ils auront accompli car ils ne pensaient pas aller aussi loin. Damoiselle Loa nous expliquera même qu’elle ne pensait pas descendre plus bas que le premier puits…
Et c’est avec des remerciements sincères et des grands sourires que se termina notre voyage extraordinaire, des sourires et des rires qui éclaireront nos souvenirs de cette journée pendant bien longtemps…"

"Béatrice"

samedi 17 novembre 2012

Réseau du Neuvon - Plombière les Dijon (21)

Présents : "Jean-François DECORSE, Cosimo TORRE, Philippe CLEMENT, Thomas BINSSE, Laurent GARNIER, Jean-Louis MERELLE"

Compte-rendu :
"Les nombreuses expéditions balisage ont plusieurs buts. Il est bien évident qu’il faut recaler la topographie mais il faut aussi penser à l’avenir et prévoir l’imprévisible comme la fermeture de la PDE.


Les raisons peuvent être nombreuses !! Sécurité, changement de propriétaires, accident, effondrement du chaos……………


Dans l’état actuel de nos travaux, nous n’avons pas encore trouvé de solutions convenables.


Il faut que nous trouvions une échappatoire, une autre sortie.
C’est ce que nous faisons actuellement. Malheureusement l’épaisseur de calcaire est encore trop importante pour que nous puissions le traverser rapidement en cas de besoin.

Nous avions pris rendez-vous avec Jean Louis pour l’émission de la balise samedi entre 17h et 20h.


Nous étions 5 à partir pour cette longue randonnée Jean François, Cosimo, Philippe, Thomas et moi.


Comme toujours, les objectifs sont nombreux tout au long de notre chemin.


Tout d’abord, il a fallu équiper la cavité ensuite nous avons pris les altitudes tout au long de notre cheminement pour avoir une base de données. (Voir le tableau ci-joint.)
Il fallait aussi repérer et tracer notre cheminement lors des passages délicats au risque de se perdre et de voyager dans des galeries que nous ne connaissons pas.


Pendant ce temps une équipe composée d’anciennes et de nouvelles têtes se baladaient pour le plaisir et aussi pour faire quelques photos que vous pouvez admirer sur Flirk.fr
.
La première partie de notre promenade jusqu'à la salle du Putsch s’effectue sans encombre.

Débarrassés de notre ferraille superflue et des combinaisons trop chaudes nous voyageons légèrement vêtus mais tout de même bien chargés. Les mesures se succèdent à tous les points remarquables mais surtout lorsque nous trouvons les différents cours d’eau.


Après une collation durement méritée, nous renfilons nos combinaisons et prenons le chemin de la Salle de la Cascade. En cours de cheminement, nous constatons que l’eau a quelque peu monté dans les gourds blancs. La Galerie de la Porcelaine est une pure merveille. Malheureusement nos passages successifs ternissent quelque peu cette vision idyllique sans que nous puissions rien y faire.


Au pied de la Cascade, nous sortons les baudriers légers que nous abandonnerons sur place pour ne pas se surcharger. Le peu de quincaillerie que nous avons amené repartira tout de même avec nous car l’oxydation rend très rapidement inutilisable ce matériel.
Nous nous passons à tour de rôle ces équipements pour gravir à l’échelle ces quelques mètres.


Nous traversons sans encombre la zone la plus chaotique de notre parcours. Ces galeries taillées dans les marnes contrastent terriblement des précédentes. Tantôt libres, tantôt effondrées mais toujours très sombres. Les passages sont multiples à l’aller comme au retour suivant si l’on passe sous ou sur le même pont ! Il nous arrive aussi de faire demi-tour sans nous en apercevoir.


En retrouvant la Galerie des Prédateurs, les marnes s’estompent et retrouvons le calcaire blanc, les chailles, vite remplacées par l’oolite blanche.


La progression dans ce long couloir rectiligne n’est interrompue que par les magnifiques coulées stalagmitiques et le Boyau du Fakir. La fatigue se fait un peu sentir car nous hésitons quelque peu à passer cet étroit goulet. Les sacs sont passés un par un. Les sherpas ont du mal à passer si bien que nous nous posons la question de les vider ou pas. Finalement, notre inquiétude n’est pas justifiée.


Il faudra peut être faire quelques aménagements par le court mais très étroit passage supérieur.


L’arrivée à l’affluent du Y est quelque peu une délivrance car nous commençons à avoir sérieusement faim !! Sur une plateforme, en face de l’Affluent, dans cette galerie qui ne fait pas moins de 20 mètres de haut, nous trouvons, comme au Fakir, les restes d’un point chaud des premiers explorateurs.


Le temps joue contre nous. Il faut aussi que nous ne nous refroidissions pas trop. Nous ne sommes toujours pas à pied d’œuvre.


Notre parcours reprend dans cette longue galerie qui n’est jamais monotone. Tantôt très haute ou basse sans jamais nous baisser. L’eau nous quitte souvent car le flux principal vient du Y L’écoulement est devenu proportionnellement presque insignifiant.


Soudain, nous butons sur des effondrements qui marquent le terminus du parcours de ce jour.
Désormais, il faut trouver où nous sommes précisément car nous avons loupé les cheminées.
En reculant, nous trouvons le départ de la Voix Royale et ensuite, plus en aval, les fameuses cheminées.

Il nous à fallu pas moins de 8h45 de progression pour poser cette fameuse balise.
Pendant l’attente, nous cherchons en vain ou peut bien se trouver les os du rhinocéros tombé il y a quelque temps déjà !!


Une heure après, à peine le temps de ranger le matériel, nous faisons demi-tour pour regagner la sortie. Thomas qui a du mal et Cosimo, partent devant pendant que nous essayons d’enfumer la galerie pour chasser les éventuels courants d’air.


Malheureusement la lavande ne s’enflamme pas très bien à cause de l’humidité. Le résultat n’est pas bien concluant mais il semblerait que le mouvement d’air vienne du fond.


Nous recommençons la même expérience à la confluence du Y ! C’est le mécanisme de l’enfumoir qui rend l’âme cette fois ci !! Quelques coups de pinces plus tard il fonctionne à la perfection ! Après bien des déboires pour l’allumer, le Y se retrouve enfumé sur ses 20 mètres de haut.


La fumée chaude, monte très vite, il est difficile de discerner les plafonds de ce méandre mais c’est en retournant dans la galerie principale que nous voyons la fumée arriver et commencer à descendre.


Là aussi le courant d’air viendrait du fond de l’Affluent. J’avais prévu pas moins de 8 enfumages mais le peu de résultats et la fatigue nous fera abandonner pour mieux revenir avec plus de différence de température entre l’extérieur et l’intérieur ce qui accélérera notablement la vitesse du courant d’air.


Tranquillement, nous repartons en faisant des photos et du film en abondance.
La route est longue et fatigante ! Nous nous perdons une nouvelle fois après la fin des Prédateurs et la Cascade !!


Cette fois ci, nous tendons un fil d’Ariane dans ce chaos. Après discussion il semblerait que nous n’ayons pas pris le chemin le plus simple. Le fil sera réinstallé la prochaine fois.
Lentement nous atteignons la salle du Putsch.


100 ou 200mètres avant nous sentons une odeur de bougie preuve que le courant d’air viendrait vers nous et surtout que quelqu’un a séjourné longuement au rudimentaire point chaud que nous avons commencé à installer !! Nous nous posons tout de même quelques questions sur l’état de santé de Thomas.


Nous en profitons pour installer les bouteilles vides sous les rares gouttières, pour nous réhydrater et prendre un maximum de calories à base de gâteaux secs de rations de l’armée largement tartinées de miel et toutes sortes de barres avec des graines dessus.
La dernière ligne droite de la Galerie de l’Enclume n’est pas des plus dures mais il faut bien que nous ressortions en bon état.


Au bivouac, nous buvons une bonne soupe chaude pour nous requinquer avant d’attaquer la remontée sur cordes.

A 5h30 nous sommes devant nos voitures.


Cette sortie fut véritablement une réussite car tous nos objectifs on été atteints.
Un seul bémol cependant car le lendemain, nous apprendrons que Thomas a véritablement eu du mal à regagner la sortie car son genou l’a fait souffrir tout au long du chemin. D’ou leur pause d’une heure à la salle du Putsch.


De ce fait, à l’avenir, des points chauds dignes de ce nom serons dispersés tout au long du cheminement de la cavité."

"Laurent"