samedi 16 février 2013

Réseau du Neuvon - Plombière les Dijon (21)



Présents:
1ere équipe : Cosimo TORRE, Jean Louis MERELLE, Philipe CLEMENT, Laurent GARNIER, Jean François DECORSE(Jef), David AUPART, Christophe DURLET, Jean-François BALACEY.
2eme équipe: Thomas BINSSE, Mathieu CLAERBOUT, Matthieu BOSSU, Benoit BOULANGER.

Les objectifs de la première équipe

Les horaires:

- 8 H Rendez-vous à la ferme pour café croissant dans la cabane de chasse et les chasseurs.
- 8 H 30 Répartition du matériel.
- 9 H Départ à pied pour la cavité.
- Retour à un horaire indéterminé certainement très tard pour les derniers.

Les activités prévues dans le nouveau réseau:
L’aval de l’oasis, l’affluent du lagon.

- Prises des altitudes
- Equipement des passages critiques.
- Photographie et vidéo.
- Plongée du siphon du lagon.
- Balisage en sous-sol.
- Topographie.
- Géologie


Descente à 09h10. à 10h15 au bivouac. Laurent va plonger le siphon amont  du lagon avec François en secours aidés par les autres en soutien.

 A 10h50, Cosimo et Jef débutent la  topographie de la galerie du siphon amont, ils feront ensuite celle de la rivière vers l’aval et des photos.

Christophe note que la galerie qui mène au carrefour de la galerie du siphon amont et de la rivière vers l’aval est sur une faille sénestre, ce qui explique les concrétions.

Laurent passe le siphon amont et fait 100 m de première, arrêt sur rien. Les bouteilles sont laissées sur place pour une prochaine exploration derrière siphon.

Voir récit ci-dessous.
 
Repas à la confluence.

Cosimo et Jef enfilent pontonnière et pantalon néoprène pour faire la topo de l’aval (de 14h15 à 17h50 soit 3h35). Pendant que porteurs et plongeurs prennent le chemin de la surface ils notent qu’il est fort peu probable que la trémie en extrême aval soit pénétrable,
comme venait le faire Jean-Louis, en utilisant une balise pour préciser la localisation de cette trémie par rapport à la salle de la Pérouse.

Voir récit de Jean-Louis ci dessous

Les cordes sont bien boueuses pour tous et les bloqueurs patinent avant et au début du P22. Il faudra bien un jour améliorer efficacement et durablement le passage sur l’argile et la trémie. Sortie à 20h00 soit TPST 10h45.

A la cabane, nous retrouvons Laurent, Jean-Louis, la propriétaire de la ferme et des chasseurs qui festoient. Ils nous offrent à boire et nous engloutissons 2 crêpes chacun avant de repartir vers nos foyers. Encore une journée mémorable à la PDE !

Jean François.


 
 

Pour les altitudes j'ai :
Bivouac : 183 m
Le bas de la salle de la Pérouse au pied des concrétions : 181 m
Le haut de la salle au fond du boyau : 187 m
A la confluence de l'affluent du siphon bleu et de l'oasis (là où on a mangé) , c'est Cosimo qui a noté l'altitude sur son carnet
A l'embranchement aval là où on a laissé les bouteilles : 3 m de moins que précédemment
Aval côté trémie au bout extrême 165 m

Pour la correspondance entre salle de la Pérouse et la trémie, ce sera plus tard


D'après les mesures que j'ai effectué et après avoir mouliné tout cela avec mes logiciels, voici les résultats obtenus:
La distance horizontale jusqu'à la verticale de la balise est d'environ 15 m au dernier point de mesure. (à environ 3 m du fond, voir avec Cosimo)
La distance verticale de la balise est d'environ 10 m.
C'est peu, mais ne nous enflammons pas, car le signal reçu avec ma toute petite antenne était faible, et donc les résultats obtenus ne sont pas aussi exacts qu'espérés.
L'altimètre donnait 20 m, moi je donne 10 m...Coupons la poire en deux et nous pouvons dire que nous sommes à 15 m verticalement....et du coup cela augmente un peu la distance horizontale qui passe environ à 21 m.
Si on doit y retourner,  j'emmènerai une antenne de réception plus performante.

Jean-Louis





L’équipe est au complet même un peu plus fournie que prévue.
Bien heureusement car il reste un kit solitaire qui sera pris en double.
Les charges sont tout de même judicieusement réparties sans lourdeurs excessives.
Tranquillement nous traversons la prairie  d’accès à la PDE en faisant attention de ne piétiner les cultures. Les différentes barrières sont alternativement ouvertes et fermées après notre passage.
Jean Louis nous ouvre le passage car il doit aller poser sa balise émettrice à l’extrême fond de la salle de la Pérouse.
La descente s’effectue sans encombre malgré toute l’appréhension que nous avons de passer à travers le sablier.
Nous arrivons rapidement à la jonction pour poser notre matériel de progression verticale devenu inutile.
Nous nous suivons de près car les passages ne sont pas évidents et un tantinet paumatoires.
L’univers est devenu subitement plus confiné.En file indienne, tantôt courbés ou rampants, nous arrivons à l’étroiture.  Bien avant ce passage, les pieds dans la rivière, nous remarquons des traces de mousse de crue récente pouvant totalement barrer l’accès ou le retour
Bien que ponctuelle, cette étroiture ne se livre pas facilement pour les plus corpulents d’entre nous.
La suite est derrière on se passe les kits, là un passage vertical au dessus d’un plan d’eau nous permet d’accéder à la continuation de la galerie. Formée par une faille, l’élargissement est sensible les écoulements nombreux et le concrétionnement aussi .Quelques dizaines de mètres plus loin nous arrivons à la confluence de l’oasis et du lagon. Nous remontons la rivière claire jusqu’a la voûte mouillante, c’est là que je décide de commencer à m’équiper. L’endroit est peut être mal choisi mais les porteurs sont encore à peu près secs et au sec.
C’est parti, nous passons la voûte et nous dirigeons vers le siphon. La progression n’est pas bien difficile dans cette galerie spacieuse malgré les quelques passages en méandres ou sur des blocs tombés de la voute.
Nous voilà à pied d’œuvre. Le siphon est clair, véritablement translucide d’où son appellation.
Mes lampes et la caméra sont sur mon casque. Je trempe le tout dans l’eau pour immortaliser quelques secondes de clarté.
Vers midi, je commence mon immersion.
Tous phares allumés et la caméra aussi, le fil vert, et bien attaché se déroule du touret .Si le siphon descend en pente douce dans les premiers mètres, il pique ensuite rapidement à la profondeur de 5-6m. L’eau est toujours très claire il n’y a toujours pas de point d’encrage pour le fil.
 Je décide de passer ce point bas et découvre en levant la tête le miroir de la surface. J’émerge lentement en gagnant la berge .La vasque est bien plus vaste que le début du siphon. En gagnant la galerie qui y fait suite, je fais quelques mètres avant de trouver une lame de roche sur laquelle je peux enfin attacher mon fil, 30 mètres ont été déroulés.
Je suis un peu déçu mais c’est bien suffisant pour ma première plongée spéléo 
Après avoir attaché le fil, j’enlève mes palmes et commence à déambuler dans cette galerie aux formes généreuses, rectiligne, plein nord d’environ 3x2m.
L’eau coule au sol à travers les chailles et les divers talus d’argile. Au bout d’une petite centaine de mètres de progression, peut être moins, la galerie change littéralement et subitement de forme pour une diaclase haute et fine, barrée par un talus d’argile. Pas moyen de passer pour aujourd’hui, j’aurai bien aimé aller plus loin. Quelques mètres après mon demi-tour, je remarque à droite une voûte bien formée derrière un talus. N’étant pas assez grand pour voir derrière, je me contente d’immortaliser quelques images pour donner l’eau à la bouche de mes collègues porteurs, je vois sur environ 5 mètres. C’est évidemment la suite  logique  de cette galerie aux formes généreuses. Arrêt sur rien ce sera pour la prochaine fois.
J’aimerais bien savoir où nous sommes. Pouvoir poser une balise à cet endroit ou plus loin serait vraiment idéal.
Le retour au siphon est vraiment rapide car il n’y a aucun obstacle.
Devant la vasque devenue café au lait, je me rééquipe et prends tout mon temps pour m’immerger. Vidant mes poumons je descends lentement, tenant fermement le fil que je ne vois déjà plus dans cette eau qui fut si claire à l’aller.
Sous ma main, au point bas, je sens l’étiquette de marquage et l’approche de mon masque. Peine perdue je ne la distingue même pas. Impossible de lire le métrage mais je sens bien qu’elle m’indique le sens du retour. En râpant régulièrement le plafond, j’émerge devant un public heureux de me revoir si rapidement.
A genoux dans la vasque, je suis assailli de questions auxquelles je réponds avec ardeur leur décrivant mon aventure tout en les remerciant pour le travail qu’ils ont accompli au portage.
A peine sorti de l’eau, les sherpas s’activent à me débarrasser et enkiter le matériel qui doit ressortir. J’ai à peine eu le temps d’enlever mes palmes que nous sommes de retour à la confluence.
Les bouteilles resteront sur place car j’ai consommé si peu d’air, qu’elles pourront servir la prochaine fois.
Nous visitons dans la foulée l’aval de l’oasis  pour ceux qui ne sont pas encore venus et aussi pour retrouver Jean-Louis et Christophe qui sont encore tout au fond en train de discuter géologie et balisage.
Malheureusement les nouvelles ne sont pas très bonnes car nous sommes bien profond et les chances de se retrouver dans la nappe phréatique de l’Ouche sont bien grandes.
Nous nous retrouvons tous à la confluence pour nous restaurer et discuter de la suite de la sortie.
Nous en profiterons aussi pour arroser ces nouvelles galeries avec un élixir du bon secours apporté par inadvertance dans mon sac de victuailles.
Pendant que Jean-François et Cosimo se préparent pour continuer la topographie vers l’aval de l’oasis, nous nous répartissons le matériel pour regagner la surface.
Chemin faisant, une partie de l’équipe se trompe de chemin et fait la visite du siphon de la diaclase. Encore un siphon que nous devrons plonger.
A la fin des passages étroits nous renfilons notre matériel de progression verticale avant de regagner le bivouac, les verticales, et bien sûr la surface.
Jean-Louis sortira le dernier car il est retourné à la salle de la Pérouse pour récupérer la balise.
En l’attendant, pour ne pas attendre dans le froid, nous en profitons pour faire un peu de ménage en retirant quelques câbles de la galerie technique et le dernier tronçon de tuyau de pompage.
Par un magnifique coucher de soleil et une froidure grandissante, nous regagnons nos véhicules en constatant que la neige à pratiquement disparu.
En attendant nos compagnons topographes, l’équipe se disloque quelque peu.
Ce sont toujours les mêmes irréductibles qui rentreront au chaud dans la cabane de chasse bruyante et enfumée.
Le bar est ouvert, nous finissons les reliefs de notre repas de midi. Anne-Marie nous fera sauter une paire de crêpes pendant que les chasseurs entameront avec femmes et enfants leur repas de fin de journée de chasse sans aucune trace de sang.
La deuxième équipe rentrée tardivement dans la cavité, chargée de matériel d’équipement pour  changer les cordes en fixe, ressortira tard durant la nuit après avoir fait un petit tour à la Cascade et déséquipé l’intégralité des verticales pour un nettoyage de cordes des plus indispensable.

Laurent



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